La révolution du « slow movement »
« Il faut savoir prendre son temps, ralentir, suivre ses instincts et goûter la sensualité au quotidien. C’est l’essence même de la vérité. »
Cette petite phrase de Calvin Klein prend tout son sens dans l’optique de ce que l’on appelle à présent le Slow Movement ( « Mouvement Lent » mais que l’on traduit en France par « Mouvement doux »).
Mais quels sont les préceptes guidant cette philosophie de vie.
Loin d’être une nouvelle tendance, Le Slow Movement est une révolution culturelle. Commencé en Italie dès 1986 par la Slow Food, il est d’abord par essence une réaction, un retour de boomerang de la société « Fast Food » des années 80/90 et puis, plus largement, au rythme effréné du 20ème siècle lui même, son culte de la performance, de la production à outrance sous l’égide du mantra bien connu » Le Temps c’est de l’argent ».
Nous les urbains, les ultra-connectés, les habitants de l’ère du « Tout, Tout de suite » avons été éduqués dans la glorification du Multitasking et la condamnation de la Contemplation, considérée mère de l’oisiveté et de la paresse. Et pourtant, avec un peu de recul, on se rend compte assez facilement de l’importance de ralentir le rythme. Le nôtre, tout comme celui que l’on impose depuis trop longtemps à la nature elle même.
Le slow living, carpe diem du bien être
Un des aspects du Slow Movement, le Slow Living, est un concept personnalisable qui dépend du rythme qui nous met le plus à l’aise. Et il ne sera pas le même pour tout le monde.
Il est très lié à un autre concept très actuel, la « Mindfulness » c’est à dire :
Prendre pleine conscience de l’instant présent au lieu de vivre constamment dans l’anticipation d’un futur potentiel.
Trouver un petit moment dans sa journée pour faire de la méditation, lire un livre, jardiner ou simplement laisser son téléphone de côté et s’autoriser à rêvasser, sont autant d’exemples de la mise en pratique de ce Slow Living. Cet apprentissage de la pleine conscience est d’ailleurs de plus en plus utilisé en thérapie, car son application aiderait à focaliser et appréhender ses émotions plutôt que de se laisser dépasser par elles.
Le slow working : travailler moins pour travailler mieux ?
On commence par s’octroyer de vraies pauses. Loin de l’ordinateur, ne serai ce que pour arroser des plantes vertes, on ralentit notre rythme cardiaque et nos niveaux de cortisol (hormone du stress).
En télétravail, on s’arrête de temps en temps pour écouter un peu de musique, ou bien pour marcher dans le jardin ou jusqu’au parc où on respire profondément et on se libère l’esprit. Le but étant de se détacher quelque temps pour permettre une meilleure analyse et concentration au retour
Le Slow Working peut aussi se traduire par travailler moins en terme d’heures de travail hebdomadaire, pour un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle.
De l’organisation du travail à la carte au Danemark à l’expérience autour de la semaine de 4 jours en Espagne, ce genre d’initiatives fleurissent un peu partout. En France, des idées novatrices sont déjà lancées dans les Starts Up. A Angers par exemple, l’agence de communication Morgan View a remanié son organisation interne en proposant à leurs salariés la semaine de 4 jours dont uniquement 2 en présentiel. Résultat la qualité du travail de leurs collaborateurs, ainsi que leur motivation s’en trouvent boostées, sans compter le petit bonus écolo non négligeable de réduire leurs émissions de carbone.
Dans quels autres domaines le slow mouvement est-il applicable ?
Quasiment tous !
Dans le Marketing par exemple, On se concentre sur la fidélisation et la bonne connaissance du client sur le long terme plutôt que de l’inonder d’offres limitées dans le temps à saisir au plus vite.
Dans l’Education parentale, on arrête d’over-booker les enfants de multiples activités. On leur laisse du temps et du choix pour se développer et trouver leur place eux mêmes. On n’hésite pas non plus à jouer avec eux pour sortir de notre propre routine
En Finance, on préfère les investissements durables, éthiques et écologiques à la frénésie de la bourse.
Dans l’Alimentaire, on privilégie le local, le bio, les circuits courts, les produits de saison et plutôt les marchés que leur version « Super ».
On prend aussi son temps pour mâcher et manger ces beaux produits, car cela améliore la digestion et aide même à réguler son poids !
Le slow movement nous permettrait-il simplement d’être plus en osmose avec nous-mêmes et celles/ceux qui nous entourent ?
Chassez le naturel, il revient au galop.
Il y a, ancré profondément dans le Slow Movement, le concept de connexion véritable, à soi même, aux autres, à la nature.
Même si il n’y a là fondamentalement, rien de nouveau, la crise actuelle nous a comme éjectés du carrousel véloce sur lequel nous étions et le Slow Movement s’en est trouvé d’autant plus sous les projecteurs. Un changement de perspective qui pourrait vite arriver sur le devant de la scène, tant ses bénéfices en termes de santé mentale, physique ou bien encore environnementale sont indéniables.
Une vision pragmatique et sensée dans laquelle L’Alter-consommation Responsable remplace la Surconsommation Inconsciente
En conclusion, Le slow movement appelle à se poser quelques questions comme:
Le Futur sera-t-il lent ?
Le temps est-il venu de lever le pied ?
Chacun pourra se faire son opinion, particulièrement en cette période si particulière.